L'art pour une ère durable
La durabilité. Un terme très en vogue qui s'est converti en un cri de ralliement pour l'ère moderne. Il caractérise un mouvement qui se profile peu à peu, considéré comme la réponse aux conditions de la crise climatique actuelle. Les industries, les individus et les initiatives sont définis par leur degré de durabilité, de l'art à l'automobile. Tout particulièrement lorsque les deux s'unissent.
01/02
L'artiste néerlandais Thijs Biersteker effectue des créations dans le but d'informer. Ses œuvres, fabriquées à partir de matériaux durables, sollicitent la participation des utilisateurs, symbolisant leur pouvoir d'influencer le changement tout en créant un lien émotionnel entre l'art et son public. Pour sa dernière exposition artistique, une œuvre élaborée en collaboration avec Polestar intitulée « We Harvest Wind (Nous récoltons le vent) », Thijs Biersteker a utilisé à la fois des composites de lin biosourcés, avec l'aide des équipes de développement durable et de R&D de Polestar, ainsi que du plastique recyclé imprimé en 3D, pour lequel il s'est dirigé vers le studio The New Raw.
The New Raw est un studio de design et d'impression 3D fondé par les architectes Panos Sakkas et Foteini Setaki. Le studio, travaillant exclusivement avec des plastiques recyclés, « fabrique des déchets plastiques avec des robots », recontextualisant ainsi l'un des matériaux industriels les plus utilisés au monde en tant qu'art.
« Notre état d'esprit est très orienté sur les projets », explique Panos Sakkas depuis les locaux de The New Raw, une usine d'électronique de Rotterdam devenue un espace multidisciplinaire connu sous le nom de De Kroon (« La couronne » en néerlandais). « Nous sommes des spécialistes et ne produisons rien à grande échelle. »
Leurs installations néerlandaises, de même que leur atelier en Grèce, emploient une équipe de professionnels variés de designers, d'architectes, de scientifiques des matériaux, mais aussi des spécialistes qui travaillent entre autres avec du plastique provenant des industries de la construction, des déchets électroniques, du transport maritime et de la pêche. Avec des projets allant des installations temporaires au bord de mer à la récupération des déchets océaniques, The New Raw vise avant tout à présenter des solutions durables mais aussi à créer des œuvres esthétiquement attrayantes.
Thijs Biersteker est le premier artiste avec lequel ils ont pu collaborer. Compte tenu de la nature unique de l'exposition artistique et de la proximité de The New Raw avec le Woven Studio de Thijs Biersteker basé à Zaandam, le processus a été pragmatique et hautement collaboratif.
Lorsqu'on l'interroge sur la création de l'œuvre, Panos Sakkas plaisante en affirmant qu'« il n'y avait que des défis ». L'impression de chaque lame a pris environ 6 heures. Leur taille, leur géométrie et leur relative fine épaisseur ont impliqué une certaine instabilité structurelle. Mais malgré tout, l'équipe a pu créer les lames selon la conception pensée par Thijs Biersteker. Cela a alors donné une exposition artistique interactive qui symbolise à la fois la nécessité de passer aux énergies renouvelables et le pouvoir détenu par tout un chacun pour faire de ce changement une réalité.
Nous ne vivons pas encore dans une ère durable. Il faudra faire en sorte que la durabilité façonne les moindres faits et gestes, de l'art à l'automobile, afin de nous emmener dans cette nouvelle ère.