Cinq questions à Fredrika Klarén
Fredrika Klarén est Head of Sustainability chez Polestar.
En quoi la réalité de votre travail diffère-t-elle de la perception que les gens en ont ?
Quand je dis que je travaille dans le domaine de la durabilité, je ne sais pas si tout le monde saisit clairement de quoi il s’agit. Ce n’est pas une mauvaise chose, car c’est un domaine qui évolue constamment. Mais dans l’ensemble, il n’y a pas de grande différence. Après dix ans de carrière dans la durabilité, j’essaie moi-même toujours de comprendre la réalité de ce que je fais. C’est ce que j’aime.
Quel est le plus bel aspect de votre travail ?
Il y en a tellement ! J’ai l’occasion de me frotter à de nombreux domaines intéressants, chez Polestar. Je suis aussi amenée à collaborer avec des innovateurs ou des scientifiques passionnants, qui me font part de leurs points de vue.
Le fait de pouvoir faire la différence me motive énormément. Quand j’ai commencé à travailler chez Polestar, j’ai été impressionnée par la volonté de chacun de faire bouger les choses. Mes collègues ne se contentent pas de s’asseoir et de parler des diverses questions de durabilité auxquelles nous sommes confrontés. Cette attitude me donne beaucoup d’énergie.
Quel travail aimeriez-vous exercer si vous ne faisiez pas celui-ci ?
J’aimerais être océanographe. Avant d’entamer mes études universitaires, j’ai dû choisir entre les sciences de l’environnement et l’océanographie. Je viens d’une île située au large de Göteborg et pas mal de membres de ma famille travaillent en mer. Mon père est capitaine. J’aime l’océan et la vie en plein air. C’est donc, en quelque sorte, le seul inconvénient de mon boulot : je suis souvent à l’intérieur, alors qu’en fait, je voudrais vraiment travailler dehors.
Pourriez-vous citer une tendance qui influence le domaine dans lequel vous travaillez actuallement ?
À vrai dire, il y a beaucoup de tendances intéressantes dans le domaine de la durabilité pour l’instant, notamment le lien entre la numérisation et la durabilité. On commence à utiliser des outils de traçabilité afin d’accroître la transparence et avoir un impact plus important sur la durabilité des chaînes de valeur. Cette démarche aura un impact significatif sur la durabilité de nos chaînes d’approvisionnement. Il s’agit donc d’une tendance majeure.
J’épinglerais également la tendance de la « technologie exponentielle », très prometteuse. Ce terme signifie que nous allons continuer à accélérer les progrès technologiques chaque année. En ce moment, tout le monde essaie de trouver comment atteindre la neutralité climatique à temps pour limiter la hausse de la température à 1,5 degré. C’est là que, je l’espère, la technologie exponentielle entrera en jeu et accélérera le rythme des progrès jusqu’à ce que nous ne menions plus une réflexion linéaire sur la durabilité.
Il y a aussi le passage des matériaux conventionnels à des matériaux nouveaux et innovants. Les matériaux sont au cœur des différents impacts environnementaux que nous avons, qu’il s’agisse de la pollution et de l’utilisation de l’énergie ou des impacts sociaux sur les droits des travailleurs et les questions de sécurité, en particulier en ce qui concerne l’extraction et le raffinage des matières premières. Nous passons de l’utilisation de quelques matériaux triés sur le volet (comme le polyester conventionnel ou l ’acier) à l’expérimentation de nouveaux matériaux innovants et circulaires à plus petite échelle.
Nous ne devons pas forcément trouver de solution universelle, nous pouvons travailler avec plusieurs solutions.
Si vous aviez un super pouvoir, quel serait-il ?